Comment peut-on croire sur parole une personne qui ne laisse d’elle qu’un mot indiquant :

« Partie en Bolivie pour un service civique de six mois. »

Tu sais très bien que je suis d’un naturel inquiet mais que je ne t’aurais pas retenu. Tu as toujours été libre comme l’air.

Bien joué, il faut l’avouer. Le temps que je vérifie les informations de ton vol, que je fasse des recherches sur l’association qui t’avait engagée, tu étais déjà loin.

Hannah, tu es partie sans faire de bruit, sans tapage ni murmures. 

C’est comme être en train de lire le mode d’emploi de la vie et de tomber sur une page blanche.

Arrête de te comporter comme si tu étais un souffle d’air ! Tu auras toujours une place dans ce monde. Pourquoi, pourquoi fais-tu croire que tu n’existes pas ?

Cela fait déjà trois semaines que tu as disparu.
La police s’en fiche.

Je ne connais pas ta famille.

Je ne sais même pas si tu avais d’autres amis.

Et moi, qui suis-je dans tout ça ? Un fou ou un ami désespéré ?

Veux-tu ruiner par ton absence tous les efforts que tu as fait pour me sortir de ma bulle ?

Longtemps, j’ai préféré croire que tu n’existais que pour moi. À présent, cette pensée me terrifie.

Le monde entier se fiche de ton absence, et je ne peux pas le supporter.

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