«  S'il ne fait pas partie d’une bibliographie, je peux te retourner la question, répliqua-t-elle tout aussi sèchement. Je mène mes propres recherches, c’est personnel.

- Moi aussi, fis-je plus aimablement mais toujours méfiant. Je m'y connais assez en mythologie, je peux t’aider si tu veux.

Elle posa le livre sur le rebord de l’étagère.

« Excusez-moi, j’aimerais consulter cet ouvrage également. »

Quelle probabilité pour qu'une autre étudiante ait besoin du livre que j'avais mis si longtemps à dénicher précisément au moment où je mettais enfin la main dessus ?

—> Docile, je lui tendis l’ouvrage.
—> « Pourquoi en as-tu besoin ? Il n’est nécessaire à aucun cours pour le moment, j’ai vérifié. » dis-je sèchement.

 Nombreux sont les endroits qui ne nous concerneront jamais.

Terrain de golf, club de crochet, boite de nuit, chacun à les siens.

J’étais justement dans un lieu qui ne semblait concerner personne : les archives d’histoire de l’Université, au deuxième sous-sol d’un bâtiment presque oublié. Ces kilomètres d’ouvrages avaient en partie fusionné avec les étagères. Le tout formait un monstre de papier respirant calmement, au rythme des ventilateurs. 

J’étais à cet instant intensément concentré sur l’examen d’un ouvrage ancien et chaque page tournée manquait de me faire éternuer bruyamment. J’avais tout intérêt à trouver rapidement ce que je cherchais.

Hannah... S'il te plait... reviens...                                                  

Un récit de Léna Canaud, créé dans le cadre du cours « Performance at the Edge »de l’Université d’Amsterdam.

—> ce symbole signifie que que vous avez un choix à effectuer.

L’association n’existe pas.
La référence du vol ne correspond à aucune compagnie aérienne.
Tu avais sans doute de bonnes raisons de partir, quoique j’ai toujours douté que la raison fasse partie de ton fonctionnement.

Tu sais, j’ai vérifié dans les registres de l’université. Tu n’es inscrite nulle part. Peut-être es-tu très douée pour disparaitre, à moins que tu n’aies jamais été vraiment là.

Tu comptais sans doute sur le fait que je me détache, comme je sais si bien le faire quand quelqu’un quitte ma vie.

Mais tu ne m’auras pas sorti de ma torpeur pour rien. J’ai changé et c’est grâce à toi. Tu voulais que je me bouge ? Que je fasse quelque chose de ma vie ? Eh bien voilà, j’ai choisi ce que je voulais faire.

Je te retrouverai.