Merci

de nous avoir fait vivre le temps de cette histoire !

Après que Mme Andreas ait énoncé la vérité à Chris et Cassie, tous sont retournés à la boutique.

Cassie et Chris ont poursuivi leur chemin, ne brisant jamais le lien que leur amie avait tissé entre eux.

Hannah n’a plus remis les pieds à l’université. Depuis la petite boutique du 153 rue Bercqueuil elle continue de changer des vies.

Peut-être vous aussi l’avez vous croisée. Ou un de ses collègues.

Après tout, nous sommes des milliers.

Et les destins sont infinis.

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L’aventure continue, si vous le souhaitez.

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« La première question qui vous vient, est  ‘comment tout cela est-il possible’ n’est-ce pas ? » dit Mme Andreas sans détacher son regard de l’azur.

« Il y a pourtant une explication très simple. »

Nous ne sommes faits ni de chair ni de sang. L’air ne parcours pas nos poumons, nous n’en avons pas. Le sol que nous foulons pourrait tout aussi bien être fait de peinture, nos cheveux de graphite, nos âmes constituées à partir de celle d’une autre.

Peut importe ce que nous sommes, si nous ne sommes que des illusions, nous pouvons continuer à vivre.

À chaque mot déchiffré, à chaque page tournée nous nous sommes constitués, c’est votre lecture qui nous a donné la liberté.

Quelques mots et quelques images, et nous avons pu nous mouvoir dans votre esprit.

Des personnages, des mots, des pensées passagères, peu importe ce que nous sommes.

L’Imagination ouvre tous les possibles.

Un papillon passa sous mon nez. Un magnifique insecte bleu irisé.

Nous n’étions plus en ville. Jamais une cour intérieure n’aurait pu contenir une aussi grande étendue verte.

C’était le printemps, un brise tiède soufflait au sommet de la colline.

Et nous étions là, tous les quatre. Hannah, Cassie, moi et la vieille et mystérieuse Mme Andreas.

Les deux tisseuses regardèrent le ciel. Tout était paisible, tout était calme.

Maintenant que j’y pense, il n’y avait pas meilleur lieu pour vivre la fin du monde.

« Nous jouons parfois à des jeux dangereux, expliqua Hannah. Si vous en apprenez trop sur nous, il risque de se produire des dérèglements.

- Des dérèglements ? dis-je.

- Comme pouvoir lire une langue inconnue ? enchaina Cassie

- Voir s’animer des photos sous ses yeux ?

- Monter dans un train du siècle dernier ?

- Apprendre que tu pourrais être centenaire ? »

Mme Andreas, avare de mouvements, se leva pourtant et nous indiqua une petite porte au fond de la pièce.

« Allons au jardin, nous vous devons encore des explications. »

Hannah se troubla :

« Madame… Vous êtes sûre ? »

Elle lui répondit par un sourire énigmatique.

« Hannah, énonça Mme Andreas comme si elle expliquait le sous-courant compliqué d’une religion rare, n’aime pas se faire discrète. Elle refuse de considérer nos cibles comme des êtres simples et influençables.

- Oh, ce qui ne nous empêche pas d’en être. » interrompit Cassie, sans reproches cependant.

Il y eut un silence. Cassie repris son interrogatoire. 

« Vous avez bien parlé de voeux. Hannah, que venais-tu faire à l’université ? Quel voeu voulais-tu exaucer ? »

Notre amie échangea un regard avec sa patronne qui haussa un sourcil pour la mettre en garde.

« Ma mission, c’était de vous faire vous rencontrer.

- Qui ?! Qui te l'a demandé ? s’exclama Cassie du tac au tac sans prendre mesure de ma gêne soudaine.

- Je ne peux pas vous le dire, toutes les demandes que nous traitons sont confidentielles. » allégua Hannah.

Mme Andreas se détendit un peu. Son apprentie n’était pas allée trop loin.